Pourquoi ne pas l’écrire ? J’ai musardé ma vie sur des
sentiers de vie. Berger un jour, menuisier le lendemain, et pour finir mon
séjour, prof d’une bien triste histoire.
Voici l’épilogue de ma brève existence , je n’écrirait la
suite que si je m’en souviens.
Ma courte vie
J’ai usé ma vie trop tôt.
Ce fut aussi sur les pentes caillouteuses de mon maquis Corse. J’ai
couru pour rattraper la brebis égarée. Je n’avais que 15 ans, affuté comme un
pied de bruyère, le torse nu par ces chaudes journées d’été. Il fallait
arpenter ces chemins muletiers pour trouver la fugueuse avant que la nuit
n’enveloppe ma peur du noir, ou que le goupil ne me souhaite d’échouer de la
rapatrier au bercail des ovins…. C’était
il y a longtemps, je n’étais qu’un ado perclus
d’acné, cheveux long comme Antoine (Ô
yéééé), et sans chemises à fleurs. C ‘était l’été 71, un soleil piquant
comme une ronce oubliée. J’avais soif, et ma brebis perdue ne s’attardait pas
sur ma crainte d’elle. Après avoir parcouru quelques collines escarpées, je
n’étais qu’un bipède essoufflé auquel il ne manquait que deux pattes pour faire
la différence et parvenir à rivaliser à ce marathon de poursuite.
C’est à l’ombre d’un châtaignier moribond que j’ai retrouvé
ma fugitive. Elle paissait tranquille quelques fruits oubliés par la
providence. Même pas apeurée par ma chasse, elle dégustait tranquille sa quête
d’autonomie……. J’ai pu comprendre ce jour que j’étais l’homme, et que la bête,
fut-elle domestiquée, n’avait que le choix intuitif de s’échapper un moment
pour une courte fugue frugale. Je n’avais encore pas gagné la confiance du
troupeau, j’avais troué mon filet de surveillance pastorale pour lui permettre
un souffle de liberté. Au pied de cet arbre centenaire suintait une source
d’eau fraîche et limpide. J’ai pu lamper quelques gorgées de douceur, en
gardant ma brebis du regard.
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